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Les torsions et la confusion

par

Torsions et confusion… un processus vers la découverte de soi

Cette semaine, alors que j’enseignais une pratique sur les torsions, j’ai émis l’idée que les torsions peuvent générer de la confusion. Une élève intriguée m’a demandé pourquoi.

C’est une bonne question, je vais donc prendre le temps d’y répondre.

Qu’est-ce que la confusion?

Selon le dictionnaire français Wikipédia, la confusion est l’état de ce qui est emmêlé, en désordre. Ce peut être aussi un sentiment de méprise, le fait de confondre des choses ou des personnes. On y parle de l’embarras, de la gêne. Bref, c’est en lien avec un certain défaut dans l’ordre des choses; avec un manque de clarté dans le fonctionnement de l’esprit.

Que fait la torsion?

La pratique des torsions met le corps dans des positions asymétriques, non linéaires. Par exemple, je pense à Parivrtta Trikonâsana et Parivrtta Pârsvakonâsana. 

Lorsqu’une partie du corps se tourne d’un côté alors qu’une autre va dans le sens opposé, il y a des forces qui entrent en jeu. Une dualité s’installe. Les mouvements internes sont perturbés. La circulation normale des fluides du corps se trouve entravée et cherche un nouveau chemin pour atteindre les organes à nourrir. Le souffle aussi doit se réajuster et trouver un nouvel espace. Le cerveau cherche automatiquement à rétablir l’équilibre physique momentanément déstabilisé par la pratique de la torsion qui propose, volontairement, toute autre chose que la ligne droite. 

La torsion amène une courbe, elle provoque une force de résistance, une déviation, une opposition entre deux directions. Le corps est placé dans une position « anormale » comparativement à sa posture habituelle, quotidienne.

Que fait le mental?

Le mental expérimente ce désordre et cherche comment faire pour donner l’information juste, comment ramener l’équilibre entre ces forces opposées qui se manifestent soudainement. Le mental tentera de maintenir le corps en position confortable.

Que font les sentiments?

Souvent, ce n’est pas lors d’une première tentative que l’on réussit à se sentir à l’aise dans une nouvelle posture. C’est à ce moment-là qu’entrent en jeu les sentiments (non-réussite, baisse de l’estime de soi, méprise). On tombe dans l’embarras, la confusion. 

Pourquoi se placer dans cette situation?

Il est intéressant d’observer que la pratique du yoga, bien qu’elle développe le corps physique, développe tout d’abord le mental.

Et je cite le Sutra de Patanjali 1-17

« La pratique et le détachement développent quatre types de samadhi : l’analyse de soi, la synthèse, la béatitude et la connaissance de l’être pur. » 

Le mental observe, analyse, se réajuste, s’adapte et crée la transformation, mais cette pratique doit dépasser l’esprit; être au-delà du mental, de la confusion qui entre en jeu.

Une fois que le mental a fait son travail, car cela est inévitable, le corps et toutes les cellules prennent leur place. C’est par la pratique et le détachement vers la découverte de ses sensations physiques que l’état d’esprit se transforme vers cette béatitude divine : la rencontre de soi !          

Namasté!